Ils se sont hissés au sommet des plus grandes entreprises. Leurs réalisations font quotidiennement la manchette. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, ils usaient nos bancs d’école, s’appropriant les connaissances et les outils qui leur permettraient de rêver leur avenir et de le voir Grand.
Votre passage à l’école publique a été déterminant dans votre réussite professionnelle? Partagez votre témoignage avec nous! Racontez-nous ce moment unique qui a fait naître en vous le goût de vous dépasser.
Nicolas Canuel, comédien et entrepreneur
« Mon sentiment d’appartenance au milieu scolaire était définitivement lié à mon réseau social et mes nombreux camarades de classe. Ce n’est pas sur les bancs d’école où je m’émancipais. Ce fût un professeur d’art dramatique qui éveilla en moi ma grande passion pour l’art de la scène et la comédie. Il m’apparaît clair que les enseignants ont un rôle crucial à jouer auprès des élèves pour les aider à développer leurs passions et les motiver à rêver leur avenir. ”
Jean-François Chaumont, journaliste sportif, Canadien de Montréal
« L’école a toujours eu une symbolique importante pour moi. Mon père enseignait l’histoire au secondaire, ma mère enseignait en troisième année du primaire et ma grande sœur cherchait constamment à jouer au professeur avec moi. Elle ne réussissait pas toujours à me convaincre de délaisser mon bâton de hockey ou de baseball pour l’écouter, mais aujourd’hui, elle fait carrière dans ce métier. Vers l’âge de 10 ans, j’ai fait une prédiction audacieuse à mes parents. Réalisant que je n’avais pas le talent pour devenir un hockeyeur professionnel, mon rêve de jeunesse, j’ai opté pour une orientation différente. « Papa et maman, je deviendrai un commentateur sportif! » Je manquais souvent d’originalité dans mes choix de recherches, écrivant sur Wayne Gretzky, Maurice Richard ou Jackie Robinson. C’était déjà ma passion. Il faut rêver dans la vie, mais il faut surtout travailler fort. J’ai compris ce principe grâce à mes parents, mais j’ai aussi été inspiré par les nombreux professeurs croisés sur mon chemin. Merci à Marie, Monique, André, Alain, Diane, Micheline et autres enseignants pour votre dévouement, vos encouragements, vos conseils et vos nombreuses heures consacrées à la jeunesse. »
Philippe Dubuc, designer
« Après notre famille, l’école est le lieu privilégié de notre développement global. Une matière, un évènement peuvent s’avérer déterminants, mais le moteur de nos rêves d’avenir demeure notre engagement dans les activités qui s’ajoutent au programme régulier, celles où le personnel de l’école s’investit avec cœur et au cours desquelles nous grandissons et nous nous définissons. Ce sont elles qui nous inspirent nos rêves. »
Pierre Fortin, économiste
« Nos jeunes ont besoin non seulement de parents et de grands-parents qui les aiment et les appuient, mais aussi de services de garde de qualité, d’une télévision éducative, d’enseignants compétents, respectés et bien rémunérés, d’un système scolaire qui fait place aux initiatives individuelles, d’un investissement soutenu dans leur persévérance et leur réussite, et de services adaptés en présences de difficultés particulières. Il faut soigner adéquatement nos parents viellissants, mais aussi préparer au mieux l’avenir de nos enfants. Pas la santé « ou » l’éducation, mais la santé « et » l’éducation. Encore faut-il maintenant faire de leur sain développement jusqu’à l’âge adulte notre plus grande priorité. »
Koriass, rappeur
« Plus jeune, j’avais beaucoup de mal à m’affirmer, j’étais très faible de caractère, mais quand je suis arrivé au secondaire tout s’est débloqué grâce au théâtre. J’ai pris des cours d’art dramatique, j’ai suivi des ateliers d’improvisation et ça m’a littéralement métamorphosé : je suis sorti de ma coquille, j’ai appris à m’affirmer devant les autres. »
Claudia Larochelle, journaliste, animatrice et auteure
« D’aussi loin que je me souvienne, au primaire comme au secondaire, on a rapidement décelé et encouragé mon imagination fertile, ma passion pour la lecture, pour l’écriture et pour les communications. Journal étudiant, concours « art de s’exprimer », écriture de contes, animations de spectacles, je m’impliquais dans toutes ces activités proposées et encouragées. Tant mieux, car sans ces activités parascolaires, j’aurais pu « mal virer », étant peu sûre de moi, anxieuse, mal dans ma peau, timide et tellement désireuse d’être aimée… On a su mettre en lumière mes forces grâce à la sensibilité d’enseignants et celle de mes parents. Je me souviens aussi d’une enseignante de français en fin de parcours chez les « bonnes soeurs », la douce Madelaine, qui me prêtait des romans « adulte » de sa bibliothèque personnelle, voyant bien que les romans jeunesse au programme ne me convenaient plus… Cette école avait même organisé un « Salon du livre » où je signais mes petites histoires écrites durant l’année. La fierté que je ressentais d’être ainsi reconnue… Ça mettait un baume sur mes complexes physiques, mes échecs en mathématiques et sciences, comme si je pouvais entrevoir un avenir, me fabriquer des rêves réalisables, malgré mes faiblesses dans des matières moins artistiques. Aujourd’hui, je suis incapable de faire mes impôts, je compte sur mes doigts, mais je suis accomplie dans ma profession et surtout, je fais ce que j’aime dans la vie, armée des encouragements de ceux qui ont décelé mes talents. Ça rend le quotidien plus doux, plus excitant aussi, contre vents et marées. »
Gabriel Bran Lopez, président Jeune Chambre de commerce de Montréal et Fusion Jeunesse
« L’école primaire Maisonneuve m’a formé. Je n’étais pas un enfant facile… Je venais d’une famille allophone, je n’aimais pas l’école, mais grâce aux enseignants de l’école et à leur encadrement, j’ai réussi à persévérer. C’est important pour moi d’encourager les écoles publiques, surtout dans les milieux défavorisés. Le personnel enseignant de cet établissement scolaire met son talent et sa passion au service de jeunes qui sont vulnérables au décrochage, ainsi que d’autres qui présentent des troubles de comportement, pour les aider à ne pas abandonner et à réussir. Quand on parle d’adultes qui ont leur importance dans la vie d’un adolescent, Mathieu Elie en est un pour moi. Ce qu’il a fait : monter un projet qui touche au théâtre pour des jeunes difficiles comme je l’étais. Cette initiative a eu de telles répercussions dans ma vie ! C’est lui qui m’a poussé à faire des études postsecondaires, alors que je voulais à l’époque aller directement sur le marché du travail. Il m’a aidé à m’inscrire en théâtre au collège John Abbott. J’ai été refusé deux fois, mais ensemble, on s’est battu pour que je puisse être accepté. Des enseignants comme Mathieu peuvent faire une grande différence dans la vie d’un jeune en difficulté. Il est important de souligner leur travail. »
Gabrielle Marion-Rivard, comédienne
« Pour moi, le Centre Champagnat, grâce au programme artistique des Muses, me donne une plus grande confiance en moi et je suis prête à relever des défis. J’ai la chance de côtoyer des enseignants stimulants qui me font découvrir de nouvelles disciplines et pratiques artistiques et ça m’amène une plus grande ouverture d’esprit. L’école et les professeurs m’ont ouvert une grande porte et m’ont permis de participer à des projets fabuleux comme le film Gabrielle de Louise Archambault, la pièce de théâtre Abîmés de Joe jack et John et les spectacles de gigue contemporaine de Maïgwenn et les Orteils. Je suis contente, parce que grâce à l’école, j’ai eu la chance de me dépasser, malgré ma déficience intellectuelle. »
Balarama Holness, athlète professionnel et entrepreneur social
« Mon expérience au sein du réseau public québécois fût essentielle à mon développement de carrière. Les bénéfices d’un environnement stimulant sont majeurs pour l’avenir de notre société. Les écoles ont un rôle crucial à jouer, car les talents, les compétences et les valeurs véhiculées auprès de nos jeunes génèrent le développement économique, l’engagement civil et démocratique et contribuent à créer des communautés socioculturelles enrichissantes pour la collectivité. J’endosse pleinement ces valeurs significatives tout en étant conscient des enjeux pour améliorer le fonctionnement de notre système d’éducation public afin que tous les élèves puissent bénéficier d’une éducation de qualité supérieure au Québec. »
Luc Poirier, entrepreneur
« J’ai été élevé dans un HLM par ma mère prestataire du bien être social. Mon destin aurait pu être très différent mais j’ai pu compter sur la présence, l’aide et l’amour inconditionnel de ma mère, qui m’a toujours poussé à être bon à l’école. J’aimerais pouvoir donner de l’espoir à tous ces élèves qui pensent que la réussite est réservée aux autres. La réussite appartient à n’importe quelle personne qui se donne les moyens d’atteindre ses objectifs. Pour aider nos enfants à voir grand, il faut mettre à leur disposition des structures adaptées et flexibles. Donner aux enseignants les moyens et le temps de faire des suivis personnalisés. L’école doit pouvoir s’adapter à chacun de ses élèves. L’accès à la culture me semble être le bien le plus précieux pour faire grandir leur créativité. Nous devons leur apprendre que le monde est remplit d’opportunités et que les barrières sont imaginaires. »
Cynthia Wu-Maheux, comédienne
« Mon expérience dans les milieux scolaires ne fût pas des plus reposantes. J’avais beaucoup de difficultés, surtout académiques. Je fais de la dyslexie et à cette époque, ce n’était pas encore bien compris. Je portais alors le poids d’être une idiote et une paresseuse. Tous les dimanches, je sombrais dans un état de dépression car je ne me sentais pas comprise, pas entendue à l’école. En 5e année du primaire, j’ai eu la chance d’avoir un professeur formidable : Monsieur Jean était très exigeant, mais d’une droiture inspirante. À cette même époque, j’ai découvert le théâtre. Ce fût une révélation. Je comprenais cette matière, je comprenais comment me lancer dans les exercices, comment approfondir et créer un personnage. J’avais une place où ce que j’avais à dire était reçu à bras ouverts, où mon unicité était précieuse. J’ai su que je voulais être une comédienne dans la vie. Avec le soutien de mes parents, je me suis accrochée à mon projet de vie pour traverser les années d’études avant de passer mes auditions dans les écoles professionnelles de théâtre. C’était tout aussi important de faire une école professionnelle pour faire un métier. Je ne le regrette pas du tout. Je suis très heureuse d’avoir eu la force de tenir le coup, ça m’a permis de développer l’excellence, la patience et la persévérance. Parfois quand on a les deux pieds dedans, on ne se rend pas compte à quel point notre défi est une bénédiction. »